Même si elle paraît absurde pour certains, d’autres y attachent une attention particulière et elle remonte à des temps ancestraux.
Ces sortes de rituels agissent en fait comme un pare fou à des angoisses existentielles causées par les incertitudes auxquelles nous sommes régulièrement confrontés. Les personnes les plus exposées aux risques comme les sportifs de haut niveau, les pilotes de formule 1, les toreros, semblent développer une propension à la superstition. Par contre les superstitions peuvent varier en fonction de nos origines et des us et coutumes particuliers de notre pays. Étroitement liée à la religion surtout dans les temps anciens, la superstition était pour les athées le moyen de désigner ceux qui développaient certaines formes de croyances en des entités surnaturelles et invisibles.
Mais si certaines doctrines religieuses peuvent s’appuyer sur des idées superstitieuses (comme la croyance aux anges ou aux démons), la religion catholique réprouve cependant ce qu’elle considère comme un excès pervers et une sorte de magie.
Car il n’est pas rare que des superstitions soient associées pour la plupart au diable ou au mauvais œil. Briser un miroir augurerait de sept ans de malheur, présenter le pain à l’envers sur une table attirerait le diable, croiser un chat noir serait signe de malheur, et bien d’autres ! A contrario trouver un trèfle aux quatre feuilles serait synonyme de chance, manger des lentilles le1er du mois apporterait la fortune, celle qui attrape le bouquet de la mariée sera elle-même mariée dans l’année, comme celui qui finit une bouteille, marcher dans des excréments (par hasard) porterait bonheur, de même que toucher une patte de lapin, croiser les doigts et porter un slip rouge le soir du Nouvel An ! De quoi être bien occupé si l’on y croit un tant soit peu, en prenant soin de ne pas tomber dans l’excès sous peine de passer pour un paranoïaque notoire.
Chacun peut également se créer ses propres grigris et superstitions en fonction de son parcours personnel et d’une répétition de chance ou malchance repérée en telle ou telle circonstances. Elles peuvent alors être assimilées à une sorte d’intuition et de bon sens si l’on est capable de détecter ce qui concourt à notre succès ou nos échecs. Agissent alors des qualités de jugeote alliées à la superstition personnelle qui déterminent notre manière d’agir selon des paramètres extérieurs ! Se raccrocher à ces signes permet de canaliser des peurs et du stress, comme le fait de porter un objet fétiche sur soi, lors d’une tractation importante ou d’une démarche dans laquelle on pourrait se sentir déstabilisé. Croyance irrationnelle la superstition offre une réponse sécurisante, et apaise en attribuant des vertus à des objets ou des situations. Et puis au fond de soi, la plupart d’entre nous se disent qu’il n’y a rien à perdre (et tout à gagner) à y croire !